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Journée d'études "Accéder à la présidence et de là… gouverner la France : une histoire de genre "

Publié le 25 janvier 2012

Journée d'étude organisée par deux équipes de l'UPEC, CRHEC et Largotec, aux axes de recherche qui se sont fédérés ici autour du sujet de la gouvernance.

Date(s)

le 8 mars 2012

10h-17h
Lieu(x)
Créteil
Université Paris- Est Créteil
61, Avenue du Général de Gaulle
94010 Créteil Cedex
Faculté AEI, Bâtiment T, salle 222
Métro ligne 8, arrêt "Créteil-Université"
> plan d'accès
Présentation
L’objectif de cette rencontre pluridisciplinaire est de confronter l’actualité de la campagne présidentielle aux acquis sur le gouvernement de la France dans le temps long. Si depuis 1974 et la première candidature de Arlette Laguiller à la présidence de la République, la présence des femmes candidates à la magistrature suprême semble s’être relativement banalisée, la nouveauté des dernières élections consiste à les voir apparaître en nombre, mais également pour certaines d’entre-elles, comme outsiders crédibles susceptibles de l’emporter. Le rapprochement des femmes de la position de pouvoir centrale conduit alors à défaire la fausse neutralité de l’institution présidentielle et à s’interroger sur l’imbrication des caractéristiques sexuées, sexuelles, sociales et raciales permettant d’incarner adéquatement le corps présidentiel.

Comprendre la résistance du « privilège » masculin dans ce processus et son rôle clé dans le dispositif normatif définissant l’institution, passe par une réflexion généalogique sur les conditions de formation et de consolidation du rôle de gouvernant dans la nation française. En revenant sur un temps long et en sortant du cadre strictement français, cette journée d’études veut ainsi confronter à la question du genre l’histoire de la nation et du gouvernement français.

Ce poids de l’histoire et des représentations sédimentées dans le rôle de gouvernant sera ensuite interrogé à partir des parcours de femmes et d’hommes se présentant à l’élection présidentielle dans différents contextes, et entendant parfois déplacer ou transformer à leur avantage le portefeuille de ressources légitimes pour l’accès au pouvoir. De fait, les campagnes présidentielles, point d’orgue de la vie politique française depuis l’élection du Président au suffrage universel direct en 1965, constituent un moment privilégié de politisation des questions sexuées, que l’on évoque la question de la contraception en 1965, celle de l’avortement en 1974, celle de l’égalité professionnelle en 1981 ou encore celle de la parité en 1995. Ce lien entre élection au sommet de l’Etat et questions sexuées nous semble devoir être approfondi à travers l’étude des stratégies de candidat-e-sà différentes élections présidentielles : on pense par exemple à la première élection du Général de Gaulle venant marquer l’institution de ses attributs virils, ou à celle de Valéry Giscard d’Estaing en 1974 ou de Jacques Chirac en 1995 devant composer avec cet héritage, à l’alternance incarnée par François Mitterrand ou encore à la campagne de candidates pour des partis minoritaires (Arlette Laguiller, six fois), Christiane Taubira ou Marine Le Pen.
 
A propos des organisateurs
> Claire Blandin (maître de conférences en histoire contemporaine à l'Université Paris-Est Créteil, membre du CRHEC et du Centre d'Histoire de Sciences Politiques)
> Catherine Achin (maître de conférences en sciences politiques à l'Université Paris XIII Saint-Denis, membre du Largotec et chercheur au Cresppa, équipe Cultures et Sociétés Urbaine)
> Bibia Pavard (ATER à l'Université Paris-Est Créteil, et membre du CHSP)
Partenaires :
> Largotec
Laboratoire de recherche sur la gouvernance (territoires et communication)