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Séminaire : " Cultures populaires, genre et jeunesse au vingtième siècle " 3/6

Publié le 22 janvier 2014

3ème séance du séminaire " Cultures populaires, genre et jeunesse au vingtième siècle " organisé par le Centre de Recherche en Histoire Européenne Comparée.

Date(s)

le 5 février 2014

14h-16h
Lieu(x)
UPEC- Campus Centre
salle i1-323
61, avenue du Général de Gaulle
94010 Créteil
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Présentation
Fréquemment utilisé par le langage académique, le terme « populaire » reste néanmoins ambivalent, notamment en raison de sa double utilisation par les sciences sociales.

Il peut d’une part renvoyer aux groupes sociaux qui sont situés en bas de l’échelle sociale et qui sont en tension, parfois en opposition et en conflit, avec ceux qui les surplombent. Souvent associé aux termes de « classe », il qualifie alors la partie de la société prise dans un rapport de dépossession et de domination. L’étude de la notion de populaire s’inscrit dans l’étude de la stratification, qui a gagné une nouvelle actualité ces dernières années. Le récit historique qui a présenté le vingtième siècle comme le siècle de la progressive dissolution des milieux populaires et de son rapprochement avec les classes moyennes a en effet perdu de sa force – plus qu’un effacement des frontières des classes, c’est une recomposition qui apparaît aujourd’hui. Alors qu’elles sont liées au monde de l’industrie au début du siècle, les classes populaires se tertiarisent, sans que sa composante ouvrière ne disparaisse totalement. Mais la particularité « populaire » se maintient tout en se transformant tout au long du siècle.

D’autre part le terme populaire peut renvoyer à ce qui concerne le plus grand nombre. Plus proche du terme anglais popular et plus souvent associé aux termes de « culture » où il devient synonyme de culture de masse, le terme sert alors moins à l’étude d’une condition qu’à celle de représentations véhiculées par les différents médias : presse, télévision, films, publicité, etc. La compréhension de la production, de la diffusion et de la réception de ces médias permet l’analyse d’une « culture » partagée par le « plus grand nombre » (qu’il reste à définir dans chaque cas), et par là de normes construites et véhiculées par ces médias.

Si les deux analyses divergent et mobilisent des traditions historiographiques distinctes, il nous semble néanmoins intéressant et fécond de poser la question des croisements possibles. Dans quelle mesure les classes populaires participent-elles à l’élaboration des cultures populaires ? Quelle idée des classes populaires se font ceux qui produisent et diffusent les cultures populaires ? Pouvons-nous observer des modalités propres aux milieux populaires dans la diffusion et la réception des normes véhiculées, des modalités propres d’appropriation et de distanciation qui ne se retrouvent pas dans d’autres groupes sociaux ? En retour, en quoi les cultures populaires encouragent-elles ou au contraire empêchent-elles la définition des classes populaires ? Toutes ces questions peuvent permettre d’avancer dans la compréhension d’un phénomène historiquement intéressant qui caractérise le vingtième siècle, à savoir la reformulation des antagonismes de classes à l’âge d’une culture de masse.

Nous privilégierons deux objets d’étude, celui du genre et celui de la jeunesse, qui sont des terrains souvent utilisés pour l’examen de la notion de populaire et sont donc autant d’observatoires privilégiés pour saisir ce phénomène. Nous envisagerons la diversité des contextes politiques et idéologiques qu’offre l’Europe du vingtième siècle.


Conférence 3/6
- « Rock, genre et culture populaire » par Arnaud Baubérot

Organisation
- Jérôme Bazin est Maître de conférences en histoire contemporaine à l'UPEC et membre du CRHEC.