Marcella Farioli reçoit le premier prix thèse Paris-Est Sup 2022
Publié le 24 novembre 2022
Marcella Farioli, doctorante au laboratoire CRHEC de la faculté de Lettres, Langues et Sciences humaines de l'UPEC a reçu le 1er prix ex-aequo de thèse Paris-Est Sup 2022 dans le cadre de l’École doctorale « Cultures et Sociétés » pour son doctorat préparé sous la direction de Silvia Milanezi, professeure d'histoire grecque au département d'histoire de l'UFR LLSH de l'UPEC.
Date(s)
le 16 novembre 2022
Présentation
Le Prix de thèses de Paris-Est Sup 2022
Ce prix distingue chaque année, pour chacune de ses écoles doctorales, les meilleurs travaux des docteurs du site, présélectionnés parmi les diplômés de l'année précédente pour leur qualité, leur originalité et leur portée vis-à-vis de la société.
Thèse de Marcella Farioli : l'anomalie nécessaire. Femmes dangereuses et gynécophobie à Athènes
À travers l'analyse d'un large corpus de sources littéraires, épigraphiques et iconographiques de la Grèce antique, la thèse analyse une soixantaine de figures de femmes dangereuses, mythiques, historiques et pseudo-historiques, qui incarnent la menace de la « lignée des femmes » envers les hommes. Une peur étudiée non pas en tant qu’émotion, mais comme un dispositif idéologique, dans une perspective historique et matérialiste.
L'évolution négative des représentations de ces figures dans le passage de l'âge archaïque à l'âge classique, notamment à Athènes, révèle qu'il existe une relation entre ce phénomène et l’évolution des structures politiques d'Athènes, des régimes matrimoniaux, d'héritage et des dots à travers les législations de Solon, Clisthène et Périclès. Étant donnée l'importance de la légitimité des citoyens et de la transmission ordonnée de leur richesse dans l'Athènes classique, il était à ce moment nécessaire de discipliner les femmes de manière à permettre leur exclusion de nombreux droits politiques et économiques et en même temps leur inclusion dans la communauté en tant que productrices et reproductrices.
La misogynie et la gynécophobie se présentent ainsi comme des dispositifs idéologiques utiles pour justifier la hiérarchisation des deux sexes sociaux, l'exploitation du travail féminin, la séparation des femmes des moyens de production, la domestication hétérosexuelle et reproductive de leur sexualité.
Autrice
Marcella Farioli,doctorante membre du laboratoire CRHEC dans l'UFR LLSH de de l'UPEC.
Direction
Silvia Milanezi, professeure d'histoire grecque au département d'histoire de l'UPEC.