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Soutenance de thèse - Iris Pupella Nogues

Publié le 7 septembre 2023

Soutenance de thèse d'Iris Pupella-Nogues, doctorante au laboratoire CRHEC de la faculté Lettres Langes et Sciences Humaines de l’UPEC. Cette thèse a été réalisée sous la co-tutelle de Catherine Brice membre du CRHEC et de Tullia Catalan professeure assistante à l'université de Trieste.

Soutenance de thèse Iris Pupella
Soutenance de thèse Iris Pupella
Date(s)

le 15 septembre 2023

à 14h
Lieu(x)
Université Paris-Est Créteil
Campus-Centre
Salle des thèses

pLAN D'ACCès

Présentation 

Titre : « Un espace contesté. Pratiques politiques quotidiennes des espaces publics à Trieste pendant le fascisme (1919-1943) »

La thèse est une histoire politique abordée par les pratiques spatiales de la ville de Trieste. Il existe deux grands phénomènes à l’œuvre dans cet espace : la mise en place du fascisme et les luttes en opposition à cette mise en place (quelles soient « nationales » ou idéologiques). En partant du concept d’ « appropriation des espaces publics », la thèse vise à comprendre comment matériellement et symboliquement les appropriations des espaces publics ont été réalisés à Trieste pendant le fascisme, adoptant une vision par le haut et par le bas, du point de vue des autorités et des Triestins, de la création des Faisceaux de combat triestins en avril 1919 pendant la période du gouvernorat, jusqu’à la fin de l’État fasciste en juillet 1943. La thèse analyse comment le fascisme modélise les espaces, utilise politiquement l’architecture et organise des cérémonies dans l’objectif d’ « italianiser » le paysage urbain et la vie quotidienne. Mais en complément d’une approche qui s’attache à montrer les intentions et les politiques spatiales, architecturales ou artistiques du régime, la thèse cherche à comprendre comment cet espace renouvelé faisait l’objet d’une appropriation, ou d’un rejet, de la part des habitants, et comment eux-mêmes se rapportaient à l’espace.

Après la Première guerre mondiale, Trieste, qui appartenait à l’Empire austro-hongrois, est annexée à l’Italie, devenant une ville-frontière. Elle incarne dès lors, un point de départ pour une conquête vers l’Est mais aussi un rempart de protection de l’ « italianité » contre les « Slaves » présents de l’autre côté de la frontière. En réaction au succès des idées socialistes et communistes dans la zone nord-Adriatique depuis la fin du XIXème siècle mais aussi résultat d’une cristallisation des sentiments nationalistes et irrédentistes de l’après-guerre, le succès du fascisme est immédiat à Trieste. Mais il est confronté aux résistances des socialistes, des communistes mais aussi des Slovènes et des Croates qui subissent une violente politique de dénationalisation pendant le régime. À travers l’utilisation des fonds préfectoraux, de la police, du Ministère de l’Intérieur et de la presse, la thèse analyse quels sont les répertoires d’action de politique informelle (graffitis, affiches, iconoclasmes) et veut comprendre comment les habitants se rapportaient aux espaces organisés et contrôlés par le fascisme


Membre du jury 

  • Annalisa Viati Navone (École Nationale Supérieure d’Architecture de Versailles)
  • Massimo Baioni (Università degli Studi di Milano - La Statale) 
  • Philippe Foro (Université de Toulouse 2 - Jean Jaurès) 
  • Laura Casella (Università degli Studi di Udine) 
  • Emmanuel Fureix (Université Paris-Est Créteil - CRHEC) 
  • Catherine Brice (Université Paris-Est Créteil - CRHEC)  
  • Tullia Catalan (Università degli Studi di Trieste)