PrésentationAu XIXe siècle, le Moyen Âge apparut comme cet instant fondateur où s’était révélé le génie propre des « nations ». Au service du discours politique, tous les supports culturels furent convoqués et on explora - exploita - le Moyen Âge sous toutes ses formes.
Au cours de ce même XIXe siècle, dans ces mêmes pays européens, l’histoire s’affirmait progressivement comme une discipline scientifique. Si la naissance de la médiévistique bénéficia incontestablement du « goût du Moyen Âge » qui s’était emparé des esprits [Pour reprendre le titre du livre publié par Christian Amalvi publié en 1996 et réédité en 2002], elle ne saurait pour autant lui être totalement et sans ambiguïté associée. La question de leurs rapports mérite d’être posée.
Ce colloque se propose d’aborder la question des sources médiévales, au moment où elles furent assemblées en un corpus, conçu d’emblée comme polymorphe (publication et édition critique des textes médiévaux, tri, classement, ouverture des archives aux chercheurs et au public, inventaire des œuvres d’art…). Les communications attendues pourraient traiter des motivations et des méthodes qui présidèrent à l’élaboration du corpus, mais aussi des grandes figures, nationales ou locales, qui en furent les acteurs. Trois interrogations retiendront particulièrement l’attention : quel impact qu’eurent ces entreprises de publication de textes et d’inventaire sur le travail et le discours de l’historien ; comment envisagea-ton la conservation, la médiatisation auprès du public de ce corpus médiéval, conçu aussi comme un patrimoine, (bâtiments destinés à la conservation, expositions, rôle de la photographie) ? Quelle part y prirent les historiens ?
Si les questions suggérées ci-dessus sont communes à l’ensemble des pays européens, les éléments de réponse, apportés par les uns et les autres à l’occasion de cette rencontre, devraient mettre en évidence des temporalités et des approches particulières, mais aussi peut-être le rôle joué alors par les contacts - ou la concurrence - entre érudits et historiens des différents pays.
Comité scientifique-
Catherine Brice est professeure d’histoire contemporaine àl'UPEC et membre du CRHEC (EA 4392)
-
Isabelle Draelants est directrice de recherches au CNRS (Centre de médiévistique Jean-Schneider, ERL 7229) à l'Université Nancy 2.
-
Isabelle Guyot-Bachy est professeur d’histoire du Moyen Âge à l'Université Nancy 2- Centre de médiévistique Jean-Schneider (ERL 7229).
-
Jean-Marie Moeglin, est professeur d’histoire du Moyen Âge à l'Université Paris IV (EPHE –
SAPRAT, EA 4116) et membre associé du CRHEC.
-
Gerhard Schmitz est vice-président des Monumenta Germaniae Historica et professeur d’histoire du Moyen Âge (Université de Tübingen).