PrésentationSi on connaît désormais bien, pour le XIXème siècle, les itinéraires des exilés au plan politique et intellectuel , on a beaucoup moins d'informations concernant leurs itinéraires socio-économiques. Il est généralement admis qu'au XIXème siècle, les exilés politiques (que ce soit les libéraux et démocrates ou les Emigrés de la Contre-Révolution ) ont sacrifié leurs biens à leurs convictions politiques. Pourtant, les choses semblent plus complexes, et les situations varient en fonction des pays, des catégories sociales concernées, et bien entendu des périodes. On aimerait partir d'une hypothèse qui est désormais admise pour les migrations économiques, à savoir que l'exil peut être une opportunité pour des acteurs qui, dans leur pays, combattent pour un ordre politique, social, mais aussi économique différent, ordre qu'ils peuvent trouver à l'étranger. Comme l'écrit Pieter Emmer : « The majority of political refugees moved because they anticipated that their economic status would decline more at home than abroad" .
Le cas est clair pour l'Italie où la lutte pour l'unité et l'indépendance de la péninsule est d'abord une revendication d'unité et de libéralisme économique, le Royaume-Uni ou encore l'Union douanière allemande (le Zollverein réalisé dès 1833), deux pays constituant pour les libéraux italiens un exemple à suivre. Cette hypothèse demande à être approfondie pour les Emigrés français ou espagnols de la période impériale, comme pour les exilés libéraux polonais et espagnols des années 1820, 1830.
Cette rencontre constitue le premier volet de ce projet et on s’attachera à comprendre quelles sources peuvent être utilisées pour saisir les parcours économiques et sociaux des exilés dans les pays de départ et d’accueil. En effet, la catégorie d’exilé politique n’apparaissant qu’assez tard, comment repérer ces acteurs dans la masse des migrants qui parcourent l’Europe du 19ème siècle ?
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Catherine Brice est
Professeur d'histoire contemporaine à l'UPEC et Responsable du laboratoire CRHEC
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