Journée d'études "La transmission du modèle en littérature et en science au moyen âge"
Publié le 27 octobre 2011
Sous la direction de Nicolas Weill-Parot, professeur d'histoire du Moyen Âge, membre du CRHEC et membre junior de l'IUF; et Giuseppe Sangirardi, professeur de littérature italienne à l'Université de Bourgogne.
Date(s)
le 25 novembre 2011
10h-17h45
Lieu(x)
Créteil Université Paris Est Créteil Val-de-Marne (UPEC) Site du Mail des mèches Faculté de sciences économiques et de gestion Rue Poète et Sellier Salle Keynes (2e étage) Métro ligne 8 - arrêt Créteil Université
Quelle conscience eurent les auteurs médiévaux des cadres qui ordonnaient leur réflexion et leur création dans le domaine des sciences et de la littérature ? Comment la relation à une tradition s’établissait-elle dans ces deux domaines? Ce type de questions recoupe des sujets et des notions déjà explorés par l’historiographie et par la théorie littéraire plus ou moins récentes : le problème de l’autorité, celui de l’innovation, celui des « structures » ou des « paradigmes », tout comme les notions de genre et d’intertextualité ; mais sa spécificité est de ne pas s’y réduire.
Dans le domaine scientifique, la scolastique prescrit à la fois un jeu d’autorités (Aristote, Galien etc.), un cadre théorique et un mode d’argumentation qui semblent, à tort ou à raison, contraindre l’auteur par un carcan. Il ne s’agit pas de tomber dans un nouveau structuralisme ; au contraire, la question mérite d’être posée à partir de la subjectivité : elle vise à déterminer le degré de conscience qu’ont les auteurs et les hommes de savoir de leur marge de manoeuvre au sein des cadres qui s’imposent à eux. Ont-ils conscience de leur faculté de s’en écarter ? Et de quels indices dispose l’historien pour cerner cette « conscience » ?
Dans le domaine littéraire la notion de modèle semble se référer davantage aux auteurs (auctores) et aux textes qu’à des cadres conceptuels. « Tu es mon maître, tu es mon auteur » est la déclaration d’amour filial (impensable pour un écrivain moderne un tant soit peu ambitieux) que Dante, s’adressant à Virgile, hissait comme un drapeau sur le seuil de sa plus grandiose entreprise poétique, la Commedia. Si l’on reconnaît à cette position une valeur emblématique, on est amené à s’interroger sur le sens et sur la portée des processus de filiation littéraire de cette époque. La transmission des langages et des idées entre maîtres et disciples était-elle donc conçue comme la source principale du savoir et du prestige social qui lui est attaché ? N’y avait-il que d’heureux nains assis sur les épaules des géants de l’Antiquité ?
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