PrésentationCe colloque qui marque une étape, sinon finale, du moins partiellement conclusive du programme ANR « La « Fraternité » comme catégorie de l’engagement politique en Italie, et en Europe, de 1820 à 1924 » permettra de présenter les résultats acquis, ainsi que les pistes restant ouvertes. Après une première réflexion consacrée au concept de fraternité dans un long XIXème siècle (
G. Bertrand,
G. Montègre, C. Brice dir., Fraternité. Pour une histoire du concept, Grenoble, Cahiers du
CRHIPA, 2012), et une étude consacrée aux liens complexes entre exil et fraternité (C. Brice, S. Aprile (dir.), Exil et fraternité, à paraître, 2012), ce colloque se propose de comprendre ce que la politique fait à la fraternité.
Loin de présenter un paysage irénique des frères de sang combattant ensemble pour la liberté et pour la nation, on verra qu’en réalité, si la fraternité unit, elle divise aussi. Elle divise en fratries opposées libéraux, démocrates, catholiques. Elle divise les familles entre frères ennemis, même si, souvent, dimension privée et dimension publique sont clairement séparées par les acteurs.
Enfin, la fraternité évolue lentement, remplacée par d’autres concepts comme la solidarité, mais aussi la camaraderie des tranchées, le cameratismo. Plus clairement encore, dans le discours de la nation, les frères combattants du Risorgimento deviennent les fils morts pour la Patrie de l’après Première Guerre Mondiale.
Organisation> Catherine Brice est professeure d'histoire contemporaine à l'Université Paris-Est Créteil et membre du CRHEC.